jeudi 30 octobre 2014

Le scandale du gaspillage alimentaire en restauration scolaire

Les chiffres sont hélas connus : 800 millions d’êtres humains ne mangent pas à leur faim dans le monde, tandis qu’en moyenne, dans nos cantines scolaires, 130 grammes de déchets sont jetés pour chaque repas servi ! Le scandale est d’ordre écologique, économique et éthique. Je reviendrais dans un prochain billet sur les aspects économiques et éthiques du sujet.

Sur le plan écologique, de nombreuses initiatives ont été prises pour limiter l’impact des déchets alimentaires. Vous trouverez ici, une description des plus futiles, et , quelques mesures plus intéressantes.

Mais il est toujours bon de sortir du pré-carré français pour aller chercher des solutions originales à ce problème connu dans tous les pays développés. J’ai eu la curiosité d’aller chercher dans des pays « nouvellement » développés et le plus éloigné de la culture américaine (la plus consumériste et génératrice de déchets dans le monde). Et je suis tombé sur la Corée du Sud, qui gère ses déchets de façon souvent remarquable !

Le cas de la Corée du Sud

En Corée du Sud, les déchets sont tellement considérés comme impurs qu’ils font l‘objet d’un tri  très sévère de la part des habitants. C'est aussi vrai au Japon, avec le gaïjin (lire ici) : chacun est invité à trier ses déchets dans une dizaine de poubelles différentes au bas de son immeuble, et le gardien vérifie scrupuleusement que vous ne vous êtes pas trompé de poubelles. Pour un expatrié, il s’agit d’un véritable apprentissage, pour savoir où et comment trier.
S’agissant des déchets alimentaires, les coréens ont développé des « digesteurs » qui permettent de déshydrater les déchets pour en faire des engrais, en partant du constat simple que 90% des déchets alimentaires sont constitués d’eau ! Et vous pouvez en trouver un peu partout : dans les locaux poubelles des immeubles, et même au niveau des abri-bus !
Le principe est simple : chauffer dans un bain d’huile les déchets, et faire s’évaporer l’eau. Le condensat est ensuite récupéré pour faire un engrais 30 fois plus efficace que le terreau. Pas besoin d’action chimique ou de vers de terre. Pas d’odeur, une simple prise de courant suffit. A ma connaissance, le seul distributeur en France à proposer ces produits est GEB. Vous pouvez les contacter via odondesfrancs@gmail.com.


Une solution intéressante et éprouvée pour respecter la loi à partir de 2015, qui impose à tous les restaurants scolaires de plus de 500 couverts de trier et valoriser ses déchets alimentaires !

jeudi 2 octobre 2014

de retour du Ministère des Finances...

J’étais hier au Ministère des Finances, pour poursuivre les travaux du GEMRCN. Notre objectif est d’expliquer aux établissements scolaires comment mettre en œuvre la loi du 30 sept 2011, qui se base sur les fréquences d’apparition des plats préconisés par le GEMRCN. J’y reviendrai dans un prochain post.

Ce qui frappe en entrant à Bercy, c’est la rigueur des lieux. L’immeuble n’a pas trop vieilli, mais il a désormais 25 ans, et cela se voit, jusque dans son restaurant d’entreprise. Certains pensent que pour connaître la qualité d’une maison, il faut aller dans ses toilettes. Je préfère, en ce qui me concerne, aller voir ses cuisines !


Pardonnez mon tropisme de restaurateur, mais j’ai la conviction que la restauration d’un établissement est à l’image de ses valeurs et de son histoire. Bercy me l’a encore démontré hier : rigueur, règlementation, bureaucratie… partout l’absence de plaisir, dans la zone de distribution, de la part des équipes de restauration, dans les assiettes, mis à part peut-être dans la salle de restaurant. 



Cela n’a pas ravi mes papilles, mais j’ai été plutôt satisfait de voir le ministère chargé de la collecte de mes impôts, plus fourmi que cigale ! C’est un premier bon point pour réduire nos 2000 milliards de dettes…