samedi 25 janvier 2014

Congrès du SNCEEL : "il faut offrir aux élèves plus qu'un ballon de foot et une cour de récré"

Congrès toujours aussi passionnant que celui du SNCEEL. Outre le plaisir des retrouvailles et l'éloquence d'invités prestigieux (avec notamment, la présence d'Edgar Morin hier), cette discussion intéressante avec Didier Retourné, Vice Président du SNCEEL : " le métier de Directeur d'établissement évolue", dit-il en substance. "On le voit à travers la réforme des rythmes scolaires, mais aussi parce que les exigences ne sont plus les mêmes qu'avant. Il ne suffit plus d'offrir un ballon de foot et une grande cour de récréation !

Les élèves, et avec eux les parents, veulent autre chose" ajoute-t-il. "Le fait, par exemple, d'avoir créé un restaurant dédié aux lycéens,d'avoir fait autre chose qu'une simple séparation par des claustras, a été perçu de façon très positive par les élèves et leurs parents. C'est tout l'enjeu du périscolaire. Offrir des cours de bon niveau n'est plus suffisant. Il faut aussi offrir des services de qualité autour du projet pédagogique. Cela complexifie le travail du Directeur. Dans ce contexte, s'entourer d'experts devient une nécessité".

Problème : comment choisir son expert ? 5 conseils :

1. choisissez d'abord des pros dans leur secteur d'expertise. Celui qui sait tout... ne sait rien. L'expertise doit être précise et correspondre à votre besoin. Un expert informatique n'ayant jamais travaillé dans un environnement scolaire mettra du temps à comprendre votre problématique.
2. Demandez lui des références. Et prenez bien le temps de vérifier qu'il ne s'agit pas de références de complaisance ou qu'elles portent bien sur les mêmes enjeux que les vôtres.
3. Un expert ne doit pas vous coûter, il doit vous rapporter ! Si l'expert n'est pas capable de chiffrer très précisément ce qu'il peut vous rapporter, alors ne le choisissez pas. Préférez un expert qui s'engage : un bon avocat ne pourra jamais garantir qu'il vous fera gagner, mais la moindre des choses est de mesurer ce qu'il a évité de vous faire perdre.
4. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, dit le dicton. Sortez de cette aporie en confiant à vos experts une mission englobant le diagnostic, les préconisations, mais aussi le suivi du dossier. Vous supprimez le risque de conseils... faciles à dire, mais pas faciles à faire.
5. Ne déléguez pas votre coeur de métier. C'est une erreur que de confier à une tierce personne un domaine qui relève de votre stratégie, de votre différenciation, de votre savoir-faire spécifique.

Une fois que vous vous êtes entourés des bons experts, il faut savoir les intégrer à votre projet d'établissement. Une bonne expertise est une expertise ad hoc, et vous devez jouer le rôle de transmetteur, de traducteur de votre projet auprès d'experts qui ne font pas partie de l'établissement.

Et ici commence la complexité, avec le risque que la traduction ne soit trahison. Edgar Morin aurait aimé...

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